Les congés payés représentent en France un droit dont dispose tout collaborateur et ce qu’il exerce ses activités dans une structure privée ou publique.
Ils sont encadrés par le Code du travail et les accords collectifs, mais sont également le fruit d’un dialogue constructif et transparent entre le collaborateur et son employeur. L’employeur est ainsi tenu de respecter des règles précises lorsqu’il souhaite fixer la période et la durée des congés, calculer les indemnités ainsi que répondre aux demandes de ses salariés.
Le nombre de jours de congés payés auxquels a droit un salarié dépend du temps de travail effectué pendant la période de référence, qui va du 1ᵉʳ juin de l’année précédente au 31 mai de l’année en cours. Chaque mois de travail effectif ouvre ainsi droit à un congé de 2,5 jours ouvrables (du lundi au samedi), soit 30 jours ouvrables (cinq semaines) pour une année complète.
Ce qui est considéré comme du temps de travail effectif comprend le temps passé à travailler, mais aussi les absences qui lui sont assimilées, que sont :
La Cour de cassation a rendu le 13 septembre 2023 plusieurs arrêts dans lesquels elle améliore les droits des salariés aux congés payés pendant un arrêt de travail. Elle se conforme ainsi au droit de l’Union Européenne, qui reconnaît le congé annuel payé comme un droit fondamental des travailleurs. Selon la nouvelle jurisprudence, les salariés en arrêt de travail pour cause d’accident du travail, d’accident de trajet ou de maladie professionnelle continuent d’acquérir des congés payés pendant toute la durée de leur arrêt, sans limitation temporelle.
Auparavant, le Code du travail limitait cette acquisition à la première année d’arrêt ininterrompu. Cette mise en conformité avec le droit européen est donc beaucoup plus favorable aux salariés qui se trouvent dans une situation de vulnérabilité et qui ont besoin de se reposer après leur arrêt de travail.
Notons par ailleurs qu’elle permet désormais aux salariés concernés de bénéficier d’une indemnité compensatrice de congés payés en cas de rupture du contrat de travail.
Le nombre de jours de congés payés peut être calculé en jours ouvrables ou en jours ouvrés, selon le choix de l’employeur. Les jours ouvrables incluent tous les jours de la semaine, sont exclus les dimanches et les jours fériés non travaillés. Les jours ouvrés quant à eux sont les jours où l’entreprise est ouverte, généralement du lundi au vendredi. Le mode de calcul choisi doit garantir au salarié des droits à congés au moins égaux à ceux calculés en jours ouvrables.
Dans les cas ci-dessous, un salarié peut bénéficier de jours supplémentaires de congés payés :
Ces jours supplémentaires de congés payés sont accordés en plus des jours de fractionnement, qui sont dus lorsque le salarié prend une partie de son congé principal en dehors de la période du 1ᵉʳ mai au 31 octobre. Précisons enfin que leur nombre comme les conditions d’attribution de ces jours supplémentaires sont susceptibles de varier selon les conventions collectives ou les accords d’entreprise applicables. Charge au salarié de les consulter ou de se renseigner auprès des représentants du personnel, de son responsable RH ou de son employeur avant d’en formuler la demande.
Le temps de travail hebdomadaire ne modifie en rien les conditions d’attribution et de durée des congés payés d’un salarié. En clair, un contrat à temps partiel offre les mêmes droits aux congés payés qu’un contrat à temps complet.
La période pendant laquelle les salariés peuvent prendre leurs congés payés est définie par un accord collectif (d’entreprise, d’établissement ou de branche), ou à défaut par l’employeur, après consultation du comité social et économique (CSE) s’il existe. Cette période doit être comprise entre le 1ᵉʳ mai et le 31 octobre de chaque année.
La date des départs en congés payés est fixée par l’employeur, en tenant compte des souhaits des salariés et des nécessités du service.
L’employeur doit informer chaque salarié par écrit au moins un mois avant la date prévue. Il doit également respecter un ordre des départs qui tient compte notamment : de la situation familiale du salarié (nombre d’enfants à charge, conjoint travaillant dans la même entreprise, etc.) de l’ancienneté du salarié dans l’entreprise, de la période de congés prise l’année précédente (priorité aux salariés qui n’ont pas pu prendre leurs congés pendant la période la plus favorable).
Le salarié peut demander à modifier la date de ses congés payés, mais l’employeur n’est pas obligé d’accepter.
Il peut également refuser une demande de congés payés si elle est incompatible avec les besoins de l’entreprise, à condition de motiver sa décision.
Le salarié peut prendre ses congés payés de manière fractionnée, c’est-à-dire en plusieurs fois, à condition que l’une des périodes soit au moins égale à 12 jours ouvrables consécutifs (ou 10 jours ouvrés soit 2 semaines). Le fractionnement doit être demandé par le salarié et accepté par l’employeur. Il peut donner droit à des jours de congés supplémentaires (au maximum deux jours par an : voir notre article dédié aux jours de fractionnement).
NB : Le salarié ne peut pas travailler pendant ses congés payés, sauf s’il s’agit d’une activité différente de celle exercée dans l’entreprise. Il ne peut pas non plus renoncer à ses congés payés contre une indemnité, exception faite en cas de rupture du contrat de travail lors du règlement du solde de tout compte.
Durant les congés payés, le salarié perçoit une indemnité qui doit être au moins égale à la rémunération qu’il aurait perçue s’il avait travaillé. L’indemnité est calculée selon deux méthodes :
Ici, l’employeur doit impérativement choisir la méthode la plus favorable au salarié. Il doit par ailleurs tenir compte des primes, des heures supplémentaires et des avantages en nature dont le salarié bénéficie habituellement. Le versement de l’indemnité de congés payés s’effectue au moment du départ en congés, sauf si un accord contraire est établi entre l’employeur et son collaborateur. Elle est soumise aux cotisations sociales et à l’impôt sur le revenu comme le salaire.
Rappelons enfin qu’en cas de rupture du contrat de travail, le salarié a droit au paiement des jours de congés payés qu’il n’a pas pu prendre, désignée sous le terme d’indemnité compensatrice de congés payés. Les règles de calcul qui la régissent sont identiques à celles qui prévalent pour l’indemnité de congés payés.
En plus des congés payés “classiques”, les salariés peuvent être éligibles à des congés spéciaux, afin d’être en mesure de faire face à certaines situations personnelles ou professionnelles. Ces congés sont prévus par la loi ou par des accords collectifs, et peuvent être rémunérés, ou non, selon chaque cas.
Parmi les congés spéciaux, on peut distinguer :
Les conditions et les modalités d’octroi des congés spéciaux sont susceptibles de varier selon les situations et les conventions collectives applicables. Il est ainsi recommandé au salarié de se renseigner auprès de son employeur ou des organismes compétents afin de connaitre les différents dispositifs de congés spéciaux existants avant d’en faire la demande.
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