Légèrement complexes à calculer, et méconnus par de nombreux cadres et dirigeants d’entreprise, ils prennent la forme de deux jours maximums de congés payés supplémentaires par an. Ils sont accordés sous certaines conditions, la principale étant que le collaborateur “fractionne son congé principal” sur l’ensemble de l’année.
Pour rappel, les cinq semaines annuelles de congés payés peuvent être calculées de deux manières différentes :
La loi stipule par ailleurs que la période de prise de congé d’un salarié se situe, a minima, au cours de la période comprise entre le 1er mai et le 31 octobre. Lors de cette même période, un congé de douze jours ouvrables consécutifs, soit deux semaines, doit être accordé.
Ainsi, si au 31 octobre le compteur CP comporte encore 8 jours (la 5e semaine + 3 jours) alors il est éligible au droit à l’attribution de congés de fractionnement pour un maximum de deux jours.
Tous les collaborateurs salariés d’une entreprise sont concernés par cette mesure. Cela concerne également les salariés à temps partiel et les apprentis. C’est aussi le cas pour les salariés dont le droit est incomplet (par exemple entré dans l’entreprise en cours d’année), à condition qu’ils cumulent à minima un droit de quinze jours ouvrables de congés. Précisons aussi que les droits aux jours de fractionnement sont effectifs, quelle que soit la source de l’initiative du fractionnement des congés. En clair, un collaborateur aura droit aux jours de fractionnement s’il en remplit les conditions, que la décision vienne de lui-même ou de son employeur.
Quelques exceptions permettent aux entreprises de déroger à cette règle. À commencer par les accords collectifs, de branche ou d’entreprise, qui ouvrent la possibilité d’adapter, voire de supprimer les jours de fractionnement. On considère dans ce cas que la renonciation des collaborateurs concernés est tacite.
Dans le cas contraire, un accord individuel de renoncement peut être concédé par le salarié à la demande de son employeur, notamment si la prise de congés entre le 1er novembre et le 30 avril est de son fait. Pour être valide sur le plan légal, cet accord devra être impérativement formulé par écrit et de manière expresse. De plus, les aménagements suivants sont rendus possibles par la législation pour justifier le report des congés au-delà de la période légale :
En vertu de l’article L3141-23 du Code du travail, un salarié peut obtenir des jours de fractionnement dans les cas suivants :
Selon l’article 3241-3 du Code du travail, la date des congés payés mentionnant l’indemnité correspondante doit être présente sur le bulletin de paie. De même, les soldes de congés de fractionnement doivent être mentionnés sur le bulletin de salaire ou sur un document qui lui est annexé.
Lors d’une prise de congés, deux méthodes de calcul sont applicables :
Précisions importantes : Lors du choix de la méthode de calcul, ce sera la plus favorable à l’employé qui devra être retenue. De plus, lors d’un départ de l’entreprise, le salarié percevra les jours de fractionnement dus sous la forme d’une indemnité compensatrice de congés payés. Dans ce cas, si le dixième a été versé par anticipation, il faudra solder le congé en appliquant la règle du maintien de salaire.
Exemple 1 :
Un salarié a pris six jours ouvrables de congés au titre du congé principal du 20 au 27 décembre. Il a donc droit à deux jours de fractionnement. Son salaire mensuel est de 1800 euros et sa base de congés payés de la période d’acquisition des congés est de 21 600 euros. Pour calculer son indemnité de congés payés, on compare les deux méthodes :
On retient dans ce cas la méthode la plus favorable, soit le dixième. Le salarié percevra donc une indemnité de congés payés de 560 euros, dont 140 euros au titre des deux jours de fractionnement.
Exemple 2 :
Une salariée a pris quatre jours ouvrables de congés au titre du congé principal du 6 au 11 février. Elle a en conséquence droit à un jour de fractionnement. Son salaire mensuel est de 2800 euros et sa base de congés payés de la période d’acquisition des congés est de 33 600 euros. Pour calculer son indemnité de congés payés, on compare les deux méthodes :
Ici, le maintien de salaire est le calcul le plus favorable à la salariée. Par conséquent, elle percevra une indemnité de congés payés de 538,46 euros, dont 107,69 euros au titre du jour de fractionnement.