On regarde souvent seulement le montant net de la paye, or un bulletin de paie révèle beaucoup d’informations importantes, parfois difficiles à lire. Éléments obligatoires, cotisations, différence net et brut… Voici les clés pour comprendre votre fiche de paie.
Les cotisations, les taxes et les impôts sont des prélèvements obligatoires qui figurent sur la fiche de paie de chaque salarié.
Les cotisations sociales permettent notamment d’alimenter la Sécurité sociale, que cela soit pour la retraite, la prévoyance, la maladie, etc. Ce sont sur ces cotisations que repose le système français de protection sociale.
Les cotisations sociales sont dues, à la fois par l’employeur, mais aussi par le salarié. Elles sont calculées en temps réel sur le montant brut du salaire. Les cotisations servent à un grand nombre de protections : maladie, vieillesse, retraite complémentaire, prévoyance, etc. Le taux de ces cotisations peut varier du tout au tout en fonction du contrat, du statut, mais aussi de la convention collective de la société dans laquelle le salarié travaille. Voici la liste des cotisations sociales pour les collaborateurs :
Attention, cette liste n’est pas exhaustive. Nous vous invitons à découvrir l’exhaustivité de toutes les cotisations sociales et patronales.
Une cotisation sociale supplémentaire existe dans les régions du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle : c’est la cotisation salariale maladie.
Les taxes, quant à elles, sont déduites du salaire brut. Ce sont des prélèvements qui, contrairement aux cotisations, ne donnent pas de contrepartie directe au salarié. Ces taxes sont destinées au financement des dépenses d’intérêt général ou pour orienter des comportements économiques spécifiques.
La taxe sur les salaires est due par les employeurs qui ne sont pas soumis à la TVA ou qui ont une imposition de TVA à moins de 10 % du chiffre d’affaires. La taxe sur les salaires est calculée sur les rémunérations précises versées aux salariés. Un barème progressif est aussi mis en place et son taux varie entre 4,25 % et 20 % selon les entreprises.
La taxe d’apprentissage est obligatoire pour les employeurs ayant des collaborateurs exerçant une activité commerciale, artisanale ou industrielle.
La contribution au dialogue social est aussi une taxe pour les employeurs.
Une entreprise peut être assujettie à la participation à la formation professionnelle. Elle est calculée sur la base de la masse salariale de l’année passée et atteint 0,016%.
parlons de prélèvements « à la source » depuis 2019, puisque l’impôt est directement prélevé sur le salaire du travailleur. L’impôt est calculé sur le salaire net imposable du collaborateur. Il comprend donc le salaire de base ainsi que les revenus accessoires, c’est-à-dire les avantages en nature, les indemnités ou encore les primes
L’impôt, en France, est utilisé pour alimenter le budget de l’État français et les collectivités territoriales. Celui-ci est d’ailleurs calculé en fonction du montant du salaire brut et du statut du salarié.
Le salaire brut est le montant du salaire avant les déductions obligatoires.
Le salaire net, quant à lui, est la rémunération que va toucher le collaborateur après déductions de toutes les taxes, cotisations sociales et impôts. Cela correspond donc à la somme que va récupérer le salarié, que cela soit par virement bancaire ou chèque.
Pour calculer la différence entre le salaire net et le salaire brut, il faut donc soustraire les différents montants liés aux déductions. Pour aller plus vite, il est tout à fait possible d’utiliser un calcul, parfois quelque peu approximatif, qui est de multiplier le salaire brut par un pourcentage, à savoir 77 % pour le secteur privé puisque le taux d’imposition moyen du privé est de 23 %.
Pour mieux comprendre, choisissons l’exemple du SMIC actuel qui est de 1747,20 euros bruts par mois pour 35 heures hebdomadaires. Pour calculer le salaire net, il faut donc faire 1747,20 x 0,77. Le salaire net est donc de 1345,344 euros.
À savoir qu’à partir du 1er juillet 2023, l’employeur aura pour obligation de mentionner, sur le bulletin de paie, le montant net social, pour plus de détails, découvrez notre article dédié ici..
Dans la fiche de paie, il y a aussi un grand nombre d’éléments variables spécifiques au salarié.
Dans un premier temps, les heures supplémentaires sont les heures travaillées au-delà de la durée légale de travail, annoncée dans le contrat de travail. Ces heures sont payées chaque mois, selon des baromètres précis. Selon le contrat, le poste et le statut du salarié, ces heures supplémentaires pourront aussi permettre un repos compensateur.
Les primes sont aussi des éléments variables qui peuvent apparaître sur une fiche de paie. Celles-ci peuvent être acquises en fonction du contrat de travail. Cela peut être en fonction de l’ancienneté, de la productivité ou encore si le salarié atteint ses objectifs.
Les avantages en nature font aussi partie intégrante de la fiche de paie. Un avantage en nature est un bien ou un service fourni par l’entreprise (un téléphone, une voiture, un logement de fonction, etc.).
Les Tickets restaurant apparaissent aussi sur la fiche de paie. Seulement, ils ne sont pas considérés comme un avantage en nature, mais bel et bien comme des frais professionnels.
Il sera aussi possible de retrouver des déductions pour les arrêts maladie ou pour un contrat à temps partiel.
En définitive, tous ces éléments variables vont venir influencer le montant brut du salaire et donc, le salaire net par la suite.