Maîtrisez l’acquisition et la gestion des RTT : guide complet 2024 pour les professionnels de la paie

La réduction du temps de travail (RTT) permet aux salariés travaillant au-delà de 35 heures par semaine de bénéficier de jours de repos compensateurs.

L’acquisition de ces jours repose sur des règles précises, variables selon les accords d’entreprise. Maîtriser leur calcul et leur gestion s’avère essentiel pour garantir une paie conforme à la réglementation. Voici les points clés pour comprendre le mécanisme des RTT et éviter les erreurs sur les bulletins de paie en 2024. 

Le cadre légal des RTT en France en 2024

La législation fixe un cadre strict pour l’acquisition des RTT. Les accords d’entreprise doivent respecter la limite des 39 heures hebdomadaires au-delà de laquelle les heures deviennent supplémentaires. 

Un nouveau dispositif prolongé jusqu’au 31 décembre 2025 autorise la monétisation des jours de repos non pris. Cette mesure offre aux salariés la possibilité de convertir leurs RTT en rémunération supplémentaire. 

La base légale prévoit une acquisition proportionnelle au temps de présence effectif. Pour un forfait de 218 jours annuels, le décompte 2024 aboutit à 9 jours de RTT, l’année comportant 366 jours avec 139 jours non travaillés (week-ends, congés payés et jours fériés inclus). 

Les méthodes d’acquisition des jours de RTT 

Les entreprises disposent de deux approches pour l’acquisition des RTT. La méthode au réel comptabilise précisément les heures effectuées au-delà de 35 heures chaque semaine. Un salarié travaillant 39 heures accumule progressivement 4 heures hebdomadaires de repos compensateur. 

La méthode forfaitaire attribue un nombre fixe de jours sur l’année, simplifiant la gestion pour les services de paie. Cette formule maintient les droits même lors de certaines absences comme les congés payés. 

Les responsables RH peuvent choisir la méthode la mieux adaptée à leur structure. Par exemple, une PME de services préférera souvent le forfait pour sa simplicité administrative, tandis qu’une industrie avec des horaires variables optera pour le calcul au réel. 

Comment calculer précisément les RTT mensuels ? 

Le calcul mensuel des RTT s’appuie sur une formule mathématique simple : un jour de RTT correspond à 8 heures de travail au-delà des 35 heures hebdomadaires. Pour un mois standard de 4 semaines à 39 heures, le salarié cumule 16 heures, soit 2 jours de repos. 

Une attention particulière s’impose pour les mois comportant 5 semaines : le cumul atteint alors 20 heures, équivalant à 2,5 jours de RTT. Les professionnels de la paie doivent également prendre en compte les jours fériés du mois dans leurs calculs. 

Un suivi mensuel rigoureux permet d’anticiper les ajustements nécessaires, notamment lors des variations d’horaires ou des absences. Pour faciliter ce suivi, les gestionnaires peuvent utiliser une feuille de calcul dédiée répertoriant les heures supplémentaires par semaine. 

Impact des absences sur l’acquisition des RTT 

L’acquisition des RTT varie selon la nature des absences. Les arrêts pour accidents du travail ou maladies professionnelles maintiennent   les droits RTT, contrairement aux arrêts maladie classiques qui suspendent leur acquisition dans la méthode au réel. 

Les congés pour événements familiaux, formations ou représentation du personnel conservent généralement les droits RTT sous réserve des dispositions de l’accord d’entreprise. Un exemple parlant : un salarié en formation professionnelle de 5 jours préserve ses RTT comme s’il avait travaillé normalement. 

La méthode forfaitaire s’avère avantageuse pour les salariés car les absences ponctuelles n’affectent pas le nombre de jours RTT prédéfini, sauf disposition contraire dans l’accord collectif. Le suivi des absences requiert une vigilance accrue pour appliquer correctement ces règles sur les bulletins de paie. 

Règles spécifiques pour les cadres au forfait 

Les cadres au forfait bénéficient d’une liberté d’organisation unique dans leur temps de travail. L’employeur ne peut pas leur imposer d’horaires fixes ni de plages de présence obligatoire, conformément aux dispositions légales actuelles. 

Cette autonomie s’accompagne d’un suivi adapté. L’entreprise doit mettre en place un dispositif de contrôle du temps de repos et de la charge de travail. Un entretien trimestriel permet d’évaluer l’équilibre entre activité professionnelle et vie personnelle. 

La base annuelle maximale s’établit à 218 jours pour 2024. Les cadres peuvent négocier un rachat partiel de leurs jours de repos, avec une majoration salariale minimale de 10%. Cette option renforce leur flexibilité dans la gestion de leur temps professionnel. 

Gérer les RTT non pris en fin d’année 

La loi de finances rectificative 2022 offre désormais aux collaborateurs la possibilité de monétiser leurs RTT non utilisés jusqu’au 31 décembre 2025. Une rémunération majorée d’au moins 25% s’applique à ces jours convertis en salaire, dans la limite de 7 500 euros par année. 

Pour les RTT non monétisés, deux options se présentent : leur placement sur un compte épargne-temps lorsque l’accord d’entreprise le prévoit, ou leur perte pure et simple au 31 décembre. Les gestionnaires de paie doivent anticiper cette échéance en alertant les salariés dès novembre. 

Un suivi mensuel rigoureux via un tableau de bord permet d’identifier les soldes de RTT critiques et d’organiser leur utilisation avant la fin de l’année. Cette pratique évite les pertes de jours RTT et optimise la gestion des absences dans l’entreprise. 

Les accords d’entreprise et la prise des RTT 

Les modalités de prise des RTT s’organisent selon les dispositions prévues par chaque accord d’entreprise. La répartition classique établit une division entre les jours fixés par l’employeur et ceux laissés au libre choix du salarié, souvent à 50/50. 

Un délai minimal de prévenance s’applique avant toute pose de RTT. La durée standard varie entre 7 et 15 jours, permettant alors une meilleure organisation des équipes. Dans certains secteurs d’activité, les accords prévoient des périodes de blackout pendant les pics d’activité. 

La validation des demandes passe généralement par une procédure dématérialisée via des outils de gestion du temps. Ces plateformes facilitent le respect des règles définies dans l’accord si l’entreprise a mis cela en place : plafonds mensuels, interdiction d’accoler les RTT aux congés payés ou limitation du nombre de jours consécutifs. 

RTT et heures supplémentaires : les différences 

Le système des RTT se distingue fondamentalement des heures supplémentaires par sa nature compensatoire. Les heures travaillées entre 35 et 39 heures génèrent des jours de repos, tandis que le travail au-delà de 39 heures déclenche obligatoirement une rémunération majorée en heures supplémentaires. 

Un exemple concret : un salarié travaillant 38 heures par semaine cumule des RTT pour les 3 heures au-dessus de 35 heures. S’il réalise ponctuellement 41 heures, les 2 heures au-delà de 39 heures seront payées avec une majoration minimale de 25%. 

La monétisation des RTT suit une logique propre : elle s’applique uniquement aux jours déjà acquis, sans impact sur le contingent annuel d’heures supplémentaires autorisé par la convention collective. 

Cas particuliers : CDD et temps partiel 

Les salariés en CDD bénéficient des mêmes droits aux RTT que leurs collègues en CDI, calculés au prorata de leur durée de présence dans l’entreprise. Par exemple, un CDD de 6 mois démarrant au 1er juillet acquiert la moitié des jours RTT annuels prévus. 

La situation diffère pour le temps partiel. Un salarié travaillant moins de 35 heures hebdomadaires ne peut théoriquement pas accumuler de RTT. Néanmoins, certains accords d’entreprise prévoient des aménagements spécifiques, notamment lorsque le temps partiel est calculé en pourcentage du temps complet. 

Pour les contrats mixtes alternant périodes à temps plein et partiel, l’acquisition des RTT suit strictement les périodes effectuées à temps complet. Les gestionnaires de paie veilleront à paramétrer correctement ces variations dans leur logiciel. 

Optimiser la gestion avec un logiciel de paie 

Une solution digitale moderne apporte une automatisation précieuse dans le traitement des RTT. Les plateformes actuelles calculent automatiquement les droits selon les règles définies et génèrent des alertes en cas d’anomalies. 

L’interface utilisateur permet aux collaborateurs de visualiser leurs soldes et poser leurs demandes directement en ligne. Les responsables valident d’un clic, avec une vue claire des plannings d’équipe. 

Un tableau de bord centralisé offre un suivi en temps réel des compteurs, facilitant les exports vers la paie et la génération des documents légaux. Les fonctionnalités analytiques permettent d’anticiper les pics d’absence et d’adapter au mieux l’organisation du travail. 

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